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Vins israéliens : mythes et réalités

Les vins israéliens suscitent bien des questions. Que savez-vous réellement à propos de cette Terre sainte et de sa production viticole? En avez-vous par ailleurs déjà dégusté une bouteille ? À la base, ignoriez-vous que plusieurs vignerons sont établis dans ce pays? Vous n’êtes pas seuls! C’est pourquoi LE must s’est entretenu avec Roni Saslove, à la fois Canadienne et Israélienne, à ce sujet. De passage à Montréal, la dynamique jeune femme est, selon plusieurs, le nouveau visage des vins israéliens.  | Par Christine Elizabeth Laprade

Pour la petite histoire : Roni Saslove s’est bâtie une solide réputation au sein de l’entreprise familiale, le Domaine Saslove à Tel-Aviv, en y œuvrant durant 14 ans. Dans cette ville, elle a aussi fondé le bar à vin The Tasting Room. Dorénavant, celle qui demeure à London en Ontario, se consacre à des ateliers olfactifs qui sauront plaire aux œnophiles de tous les niveaux en plus de veiller à la démocratisation du milieu  viticole, qui est selon ses dires, « souvent beaucoup trop coincé et sérieux! ».

Regard sur 5 mythes persistants au sujet des vins israéliens.

1-     Les vins israéliens ne sont consommés que localement
Faux! Ils sont en vente à la SAQ, mais la demande étant considérablement importante, ceux-ci ne restent pas longtemps sur les tablettes… Au total, c’est plus de 350 vignerons qui exportent environ 20% de leur production annuelle.  Cette dernière avoisinant 80 000 bouteilles par année maximum, en moyenne, par vignoble.

2-     Tous les vins israéliens sont kasher
Faux, même si les plus importants vignobles le sont. «Même le vin kasher ignore qu’il est kasher!! Il n’y a strictement rien de différent dans la façon de produire un vin kasher et un vin non kasher… Le seul élément religieux dans tout cela est le vigneron qui l‘a produit», s’esclaffe la jeune dame. Voilà qui est clair!

3-     Les vins israéliens sont extrêmement tanniques et corsés
Faux! «Notre pays étant relativement nouveau lorsqu’il est question de tradition viticole, il demeure tout de même un paradis pour tout vigneron qui soit… Nous jouissons d’une saison froide et il n’y a aucune pluie durant la maturation de la vigne. Le climat est donc principalement sec, les journées sont chaudes et les nuits sont froides. Les vignerons – ainsi que ma génération en général- se tournent vers les vins organiques et naturels. Nous évoluons et expérimentons donc avec de nouveaux cépages… C’est vraiment excitant ce qui se passe dans l’industrie viticole israélienne présentement! ».

4-     Les vins israéliens sont dispendieux
Faux. Une bouteille à la SAQ se détaille entre 16,05$  et 56,50$ + tx.

5-     Israël produit principalement du Cabernet Sauvignon
Vrai et Faux. Israël possède les vignobles les plus au sud de tout l’hémisphère nord.

Roni, à ce sujet : « Notre pays est situé dans le Croissant fertile, soit à la croisée de l’Afrique, de l’Europe et de l’Asie. Il y a une abondance ahurissante de fruits et de légumes… La qualité des raisins est donc remarquable. Nous produisons maintenant plus de 40 cépages. Nos vins se sont raffinés énormément ces dernières années. À l’origine, il est vrai que nous produisions surtout  des cépages bordelais tels que le Cabernet Sauvignon ou le Merlot, car au 19e siècle le Baron Edmond de Rothschild s’est installé à Israël… De nos jours, le Cabernet remporte encore tous les suffrages, cependant le vent est en train de tourner! La Petite Syrah est de plus en plus populaire, tout comme le Barbera, le Petit Verdot et le Malbec, grâce entres autres à la toute nouvelle génération d’œnophiles et de vignerons ». La passionnée affirme que le mythe selon lequel les vins israéliens blancs ne sont pas secs (car le soleil plombe sur les vignes) est archi faux.

Trois recommandations à essayer! 

Yarden Chardonnay 2015, 26,96$

Golen Heights Winery Mount Hermon 2014,  23,35$

Tishbi Estate Cabernet-Sauvignon/petite Sirah 2016, 18,80$