LE must

Vers un Noël zéro déchet

Photo: Virginie Gosselin

Chaque année, une fois Halloween passée, une question revient : qu’allons-nous faire pour Noël? Du menu de réveillon à la décoration, tout y passe et surtout la question épineuse des cadeaux. Et si, cette année, Noël prenait un virage zéro déchet? | Par Laure Caillot, auteure du blogue Lauraki, maman zéro déchet

Ma famille a adopté ce mode de vie depuis près de cinq ans et Noël n’est plus une source de stress. Le zéro déchet a tellement simplifié notre mode de vie que le réveillon de Noël est un repas comme les autres, pas un concours culinaire! C’est un moment privilégié avec nos proches. Le menu est simplifié et on oublie les 6 ou 7 services en évitant ainsi le gaspillage alimentaire, tout en savourant de nouvelles recettes.

Savez-vous que vous pouvez cuisiner certains aliments de la racine à la feuille? Réduisez le gaspillage alimentaire en essayant de cuisiner les parties méconnues de vos légumes. Récupérez les épluchures de carottes, de pommes ou de pommes de terre et faites-en des croustilles que vous servirez lors de l’apéritif. Les fanes de vos carottes ou de vos radis pourront servir de base à un potage. Personnellement, je les préfère en pesto ou en tartinade. Et votre pain qui a un peu séché pourrait être grillé pour en faire des croûtons au lieu d’être jeté.

Faire cadeau de son temps
Les cadeaux sont probablement un des plus gros clichés de Noël. En regardant ma fille, j’ai observé que les jouets ne sont pas si essentiels. Combien de fois peut-elle encore du haut de ses cinq ans jouer avec mes ustensiles de cuisine?

La question des cadeaux est difficile et nécessite beaucoup de discussions respectueuses. Cet automne, un grand-papa me disait qu’il trouvait parfois difficile de respecter le mode de vie de ses enfants. Pourtant, même s’il continuait à offrir un présent pour montrer son attention, il avait trouvé une solution pour éviter la surabondance de cadeaux et il préférait désormais investir dans un compte pour les études de ses petits-enfants.

Pour ma part, je demande des cadeaux utiles (un abonnement à une revue pour enfant ou à une activité sportive), des jouets usagés ou encore, du temps en tête-à-tête avec l’enfant pour une activité spéciale. J’ai ainsi offert à mes nièces une sortie d’escalarbre ou une initiation au poney et nous avons eu beaucoup de plaisir. Et pour nos proches, les cadeaux alimentaires sont aussi des solutions gagnantes. Les biscuits, confitures ou marinades maison sont toujours appréciés. Vous pourriez même les offrir dans un pot Mason que la personne pourra réutiliser.

L’an passé, ma fille a conclu d’elle-même que « recevoir trois cadeaux de la part du père Noël serait largement suffisant. » En accompagnant les enfants pour les aider à déterminer par eux-mêmes leurs besoins, nous leur donnons les outils nécessaires pour refuser la surconsommation. En effet, refuser est le premier principe de la démarche zéro déchet suivi de près par réduire, réutiliser, recycler et composter.

Rien ne se perd
Je refuse autant le sac plastique à l’épicerie que le cadeau promotionnel jusqu’à la paille dans un cocktail. Réduire me permet de ne conserver que ce dont j’ai besoin. Je me suis ainsi affranchie de nombreux objets inutiles : ai-je vraiment besoin de cinq spatules en bois pour cuisiner? J’ai également réduit le volume de mon épicerie pour utiliser tout le contenu de mon frigo et éviter le gaspillage alimentaire. Réutiliser me permet d’être créative et d’éviter la surconsommation. Plusieurs de mes anciens contenants de cuisine me permettent de stocker les légumineuses ou farines achetées en vrac, ou même de ranger les petits jouets de ma fille. J’ai ainsi évité d’acheter de nouvelles boîtes de rangement.

Le recyclage et le compost arrivent à la fin de la chaîne, car l’un comme l’autre ne doit pas être une excuse pour produire un déchet. Jeter un légume oublié dans le fond du frigo ou une circulaire que j’aurais acceptée dans la rue (car je n’ai pas su la refuser), génère un déchet de plus qui aura nécessité de l’énergie pour sa production alors que je ne le consommerai pas.

Vous pouvez refuser et réduire la surabondance à Noël. Au rayon décoration, évitez les serviettes en papier de saison et utilisez des serviettes en tissu que vous réutiliserez toute l’année. Vous pourriez également réutiliser ou réduire : faites sécher des écorces d’orange qui seront magnifiques dans votre sapin ou créez votre propre sapin avec des branches et autres feuillages trouvés lors d’une ballade en forêt.

La surabondance n’est pas nécessaire pour profiter d’un joyeux Noël. L’esprit des fêtes ne réside-t-il d’ailleurs pas dans le fait de forger de doux souvenirs avec nos proches? Peut-être que pour Noël nous pourrions réduire nos attentes et instaurer de nouvelles habitudes avec nos proches, car l’écoresponsabilité commence le plus souvent par nous-mêmes.

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