LE must

La gourmandise boréale

Bon, d’accord, si le monde de la gastronomie québécoise vous intéresse, il y a fort à parier que vous ayez entendu parler de la forêt boréale à maintes reprises au cours des dernières années. C’est tant mieux! Pour une cuisine qui nous ressemble, la forêt boréale recèle de découvertes permettant d’explorer la nordicité dans l’assiette. | Par Mathilde Condrain-Morel

 

Michele GenestIl est vrai que la forêt boréale occupe une place centrale dans l’environnement, l’histoire, la culture et même l’économie du Canada. Elle est riche en ressources, notamment alimentaires, et c’est la raison pour laquelle Greenpeace travaille à l’amener dans l’assiette des Canadiens. Pour ce faire, l’organisme agissant pour la protection de l’environnement et la construction d’un monde durable et équitable, s’est associé à Michele Genest, alias The Boreal Gourmet, pour faire la promotion de la cuisine boréale. Si vous ne connaissez pas Michele Genest, un détour par son blogue s’impose. Cette véritable bible de la cuisine boréale devrait vous inspirer puisqu’elle regorge d’informations sur les aliments du nord et les techniques pour les apprêter.

Un territoire à explorer

Habitant au Yukon, Michele adore se balader dans le nord du pays pour y dénicher de nouveaux ingrédients méconnus et apprendre elle aussi de ce que notre terroir a à nous offrir. Cette collaboration avec Greepeace vise à inciter les Canadiens à inclure davantage les éléments de la forêt boréale dans leur cuisine et à ne pas se laisser intimider par l’inconnu. À travers une série de photos et de vidéos, les gourmands et curieux pourront apprendre à cuisiner une crème anglaise au thé du Labrador, par exemple, ou des pâtes aux champignons sauvages.

 

Un écosystème à protéger

The Boreal Gourmet vient bien sûr ajouter son expertise culinaire au projet, mais il est évident qu’avec Greenpeace dans le décor, la dimension environnementale n’est pas bien loin. L’organisme veut éveiller les consciences sur la menace que représentent les activités forestières non-durables sur la forêt boréale. En protégeant cet écosystème à la biodiversité riche, on se protège également, par la bande, contre les changements climatiques. Une preuve de plus que notre impact sur l’environnement passe par ce que l’on met dans notre assiette. Dans le cas de la forêt boréale, c’est en se réappropriant ce qu’elle a à offrir de comestible qu’on en vient à l’exploiter pour autre chose que son bois et qu’on la considère pour beaucoup plus qu’une étandue d’arbres dans une région éloignée.

Michele Genest

Les ingrédients qui se retrouvent dans la forêt boréale sont uniques et mieux les connaître, c’est aussi apprendre à les apprêter et même découvrir un savoir autochtone riche et fascinant. Pourquoi s’en priver?

 

Sauce crémeuse aux champignons sauvages

Préparation : 40 min | Cuisson : 7 min | Portions : 4

Ingrédients

15 ml (1 c. à s.) d’huile d’olive
30 ml (2 c. à s.) de beurre
600 ml (2 t. 1/2) de champignons sauvages mélangés et émincés
8 à 10 morilles séchées et trempées pendant 30 minutes.
3 gousses d’ail émincées
15 ml (1 c. à s.) de sauce soya
60 ml (1/4 t.) de cognac ou de Calvados
350 ml (1 t. 1/2) de crème 35 %

Préparation

Faire chauffer le beurre et l’huile d’olive dans une poêle en fonte à feu moyen. Lorsque le beurre est fondu et grésille, ajouter les champignons.

Presser les morilles pour retirer l’excédent d’eau, émincer et ajouter dans la poêle. Lorsque les champignons atteignent une coloration dorée, ajouter l’ail. Incorporer la sauce soya puis le cognac.

Cuire jusqu’à ce que le cognac ait réduit de moitié puis ajouter la crème. Cuire jusqu’à épaississement de la crème, environ 5 à 7 minutes, en faisant attention de ne pas la faire bouillir.

Servir sur des pâtes et parsemer de basilic frais.

  • Bonjour,

    C’est très intéressant de se réapproprier la forêt comme garde-manger, autant pour les espèces animales grâce à une chasse bien encadrée (projet Chasseur Généreux) que par la richesse de ses plantes. Au Québec, il y a aussi la cie Gourmet Sauvage, à St-Faustin-Lac-Carré, dans les Laurentides, qui fait beaucoup d’éducation à la population, des recettes boréales et qui vends des produits qui mettent en valeur les produits locaux. C’est agréable de voir les alternatives qui se font ailleurs aussi.

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