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Au coeur des vertus de la pomme

Au coeur des vertus de la pomme

L’autocueillette de la pomme est l’une de ces activités incontournables au Québec. Année après année, on se plaît à répéter l’expérience en famille et à cuisiner compote, croustades et tartes, mais la pomme semble parfois n’avoir la cote que pour sa saveur. En effet, dans un monde qui glorifie les aliments « vertueux », elle ne reçoit pas tout le mérite qui lui est dû. Pourtant, on dit bien qu’« une pomme par jour éloigne le médecin pour toujours ». Qu’en est-il vraiment ? | Par Daniel J. Crisafi, ND.A, PH.D., Directeur clinique PH santé beauté

Super pomme
Qui n’a pas entendu parler des superaliments, ces aliments miracles qui semblent prévenir, voire traiter, une pléthore de maladies ? Malheureusement, la mode des superaliments est passée de la spiruline au chou frisé, aux baies de goji et au jus de grenade sans donner la moindre attention à notre bonne vieille pomme. Pourquoi payer une prime pour consommer des aliments exotiques alors que nous en avons ici à bas prix ? D’ailleurs, il est important de rappeler que les superaliments n’ont rien de magique, et sont simplement des aliments hautement nutritifs, contenant une grande quantité de vitamines, de fibres, d’antioxydants, etc.

Antioxydants puissants
Comme plusieurs autres fruits, la pomme est une source importante d’antioxydants, ces substances réduisant le risque de maladies dégénératives et de vieillissement prématuré. En 2006, des chercheurs de l’Université du Québec à Trois-Rivières avaient démontré que deux antioxydants présents dans la pomme pouvaient réduire la mort des cellules du cerveau associées à la maladie de Parkinson. En 2009, Thomas C. Shea (un éminent chercheur américain) et son équipe ont démontré que la consommation de pommes avait un effet protecteur sur le système nerveux, allant jusqu’à suggérer un niveau important de protection contre la maladie d’Alzheimer. Non, la pomme ne guérit pas, mais les substances antiinflammatoires présentes dans le fruit sont des alliés importants dans la prévention nutritionnelle de ces maladies de dégénérescence cognitive.

Un acide qui énergise
L’acide malique est un des éléments entrant dans le mécanisme permettant d’extraire l’énergie des aliments, c’est-à-dire qu’il augmente notre énergie. En plus, l’acide malique a démontré la capacité de réduire la douleur chez les personnes souffrant de fibromyalgie. Cet acide aiderait également à réduire la quantité de bactéries nocives dans la bouche. Quel est le lien avec les pommes ? Le mot « malique » nous vient du mot latin malum qui signifie pomme, car cet acide a été découvert dans ce fruit rond et rouge en 1785 par Carl Wilhelm Scheele, un scientifique suédois.

Loin de tourner au vinaigre !
La pomme fait effectivement partie des sources alimentaires où l’on retrouve la plus grande concentration de cet acide, la première étant… le vinaigre de cidre de pommes ! Sa consommation peut avoir d’importants bienfaits pour réduire la douleur et augmenter l’énergie. Il peut également aider à mieux digérer, lorsque pris avec les repas, alors que son acidité accrue améliore l’absorption du calcium, du magnésium et du fer. Pas si mal pour une pomme !

Faire sa fraîche
La pomme a aussi une caractéristique qui lui est unique parmi les fruits : elle se conserve très bien à son état naturel. En effet, la majorité des fruits frais que nous connaissons ne se conservent que très peu de temps. Quelques jours après la cueillette, ils doivent être congelés, déshydratés ou transformés en confiture.

Malheureusement, tous ces procédés causent une certaine perte d’antioxydants initialement présents dans ces fruits. La pomme peut être conservée plusieurs mois sans lui « imposer » de transformation. C’est ce qui nous permet d’en avoir à longueur d’année ! Après être cueillie, elle est stockée dans une chambre froide, en atmosphère contrôlée. Selon les variétés, les pommes sont conservées à une température de 1 à 3 °C.

Cet entreposage permet de préserver toutes les qualités organoleptiques de la pomme, et n’a pratiquement aucun effet sur les antioxydants contenus dans celle-ci. Cette possibilité de consommer une pomme fraîche après des mois de conservation en fait un fruit vraiment unique !

À consommer toute crue !
Pour profiter de tous ses bienfaits, il faut manger la pelure, car c’est dans celle-ci que se trouve la plus grande concentration de composés à l’effet antioxydant. En effet, on y trouve de 2 à 6 fois plus d’acide phénolique et de 2 à 3 fois plus de flavonoïdes que dans la chair. Notre bonne vieille pomme est un superaliment de premier choix.