LE must

Des tonnes d’aliments aux poubelles

Un Québécois produit deux fois plus de matières résiduelles qu’un Japonais, 60 % plus qu’un Français et 15 % plus qu’un Américain, selon le documentaire La poubelle province. En effet, au Québec, ce serait plus de 40 % des denrées alimentaires qui ne finiraient pas dans notre estomac. Pensez seulement aux boîtes de conserve bossées, aux fruits un peu meurtris, aux aliments dont la date de péremption est dépassée qu’on retire des tablettes, etc. Dans bien des cas, ce sont des aliments tout à fait salubres qui sont jetés.

Saviez-vous que…?

Les producteurs laissent souvent plus du tiers de leur production de légumes aux champs parce qu’ils ne correspondent pas aux standards esthétiques exigés par les Québécois.

Les consommateurs québécois exigent des produits parfaits (ex. : des tomates rondes et rouges ou des poivrons aux couleurs uniformes) et ils ont amplement le choix puisqu’en Amérique du Nord, on a accès à plus de deux fois le nombre de calories nécessaires pour nourrir la population. Pas étonnant qu’autant d’aliments soient boudés et finissent aux poubelles.

En Amérique du Nord, on a accès à plus de deux fois le nombre de calories nécessaires pour nourrir la population.

 

Quel est l’impact du gaspillage alimentaire?

Beaucoup d’énergie est utilisée pour produire tous ces aliments jetés. Selon Tristan Stuart, auteur britannique du livre Waste, l’eau utilisée pour produire cette nourriture qu’on gaspille suffirait à combler les besoins de 9 milliards de personnes. La moitié de la nourriture jetée par les Américains suffirait à nourrir toutes les personnes sous-alimentées dans le monde (environ 870 millions).

Heureusement, les banques alimentaires récupèrent une partie de ces aliments sur lesquels les riches lèvent le nez et les distribuent aux pauvres. Certaines épiceries transforment les aliments moins parfaits en prêt-à-manger, d’autres proposent des étalages de produits à prix réduits. De belles façons de réduire le gaspillage.

Selon Statistique Canada, chaque Canadien gaspillerait 183 kilogrammes de nourriture par an. Plus du tiers de tous les aliments mis en vente finissent aux poubelles. Les aliments, une fois au dépotoir, produisent du méthane, un gaz qui contribue au réchauffement climatique.

10 façons de réduire les pertes

Selon un rapport du Value Chain Management Centre de l’Ontario, 51 % de la nourriture gaspillée au Canada finit dans les poubelles de nos foyers. Chaque petit geste compte pour faire sa part.

  1. Faire l’inventaire du contenu de son frigo, de son congélo et de son garde-manger avant de faire ses emplettes et garder les aliments à consommer rapidement bien en vue.
  2. Planifier son menu de la semaine, faire une liste d’épicerie et s’y tenir. Éviter de faire l’épicerie le ventre vide et de se laisser tenter par les soldes et les formats familiaux.
  3. Faire l’épicerie plusieurs fois par semaine, selon les besoins, et adapter ses recettes en fonction de ce que l’on a sous la main. Il suffit d’utiliser son imagination.
  4. Conserver ses fruits et légumes de façon à éviter qu’ils ne dessèchent ou ne moisissent. Retirer les morceaux moins beaux des fruits et des légumes et consommer le reste.
  5. Transvider les restants des repas dans des contenants hermétiques.
  6. Congeler les aliments qu’on n’aura pas le temps de manger. Tout va au congélateur ou presque.
  7. La mention « meilleur avant » ne signifie pas « plus bon après ». La date de péremption indique à quel moment le produit est à son mieux, pour ce qui est du goût et des valeurs nutritives.
  8. Respecter les règles d’hygiène (ex. : conserver les aliments au frais) pour maximiser leur durée de conservation.
  9. Se servir de plus petites portions et ramener ses restants du restaurant.
  10. En dernier recours, on transforme ses restes en compost pour ses plantes. Environ 47 % des déchets que nous mettons dans nos poubelles peuvent être compostés.

 

IDÉES PRATIQUES

 Transformez toutes les parties comestibles des fruits et légumes : les pieds de chou-fleur en purée, les cœurs de choux et de laitues en juliennes sautées dans l’huile d’olive et le pied de brocoli à la tempura.

  • Les fruits trop mûrs en smoothies ou en compote;
  • Les légumes ramollis en sauces ou en soupes;
  • Le pain sec en croûtons ou en pain perdu;
  • Les fines herbes en pesto;
  • Les retailles de légumes (pelures d’oignon et de carotte, feuilles de céleri, tiges d’échalotes, pieds d’asperges, etc.) en bouillon ou en potage.

 Redonnez vie aux laitues défraîchies en les trempant dans l’eau froide. Conserver les fines herbes dans un verre d’eau sur le comptoir, comme un bouquet de fleurs coupées.

Utilisez votre citron au maximum : le zeste et le jus, mais gardez aussi la carcasse pour donner un blanc éclatant à votre lessive.

POUR UNE TONNE D’IDÉES PRATIQUES :

www.sauvetabouffe.org

Puisque des dizaines de milliers de personnes vivent de l’insécurité alimentaire chaque année au Québec, et que près d’un milliard de personnes sont touchées par la sous-alimentation chronique, on se doit de revoir nos habitudes de consommation. Vous, quelles sont les raisons qui vous amènent à jeter des aliments? Comment pourriez-vous y remédier? Chaque geste compte et chaque aliment mérite d’être consommé jusqu’à la dernière bouchée!