La France demeure la première destination mondiale et sa capitale, Paris, ne laisse personne indifférent. Cependant, la métropole est classée comme deuxième ville la plus exorbitante de la zone euro. Bon an, mal an, elle accueille une multitude de touristes québécois qui la découvrent pour une première fois, ou qui la parcourent à nouveau avec enthousiasme… Car la Ville Lumière vibre à présent au son du plaisir, des vernissages, de la gastronomie et de la créativité, des spectacles et des festivals. Nous avons ainsi recensé quelques adresses ouvertes depuis peu, fort sympathiques. À vos carnets! | Par Christine Elizabeth Laprade
Poser ses valises
Paris compte plusieurs établissements à prix abordables. L’ennui, c’est que ces gîtes à bas prix sont souvent excentrés des grands centres, les chambres sont complètement décaties, le gîte est dépourvu d’un ascenseur, etc. Situé à deux pas de la Gare de Lyon, le citizenM, nouvellement ouvert, conjugue avec doigté design pointu et emplacement judicieux. Machine à café perso, accès internet sans fil entièrement gratuit, tablette intelligente qui contrôle la pièce, chambres à l’insonorisation irréprochable, petit-déjeuner inclus… Difficile de dénicher un meilleur rapport qualité-prix. Chambres à partir de 120,00$ la nuit.
À vos fourchettes
La Parisienne a pignon sur rue depuis deux ans et voilà qu’elle suscite l’intérêt du tout-Paris. Un écriteau trône avec fierté sur le pas de la porte de la boulangerie: « Meilleure baguette de Paris ». Sur place : un comptoir de sandwichs à emporter, une variété de miches à la croûte délicieusement dorée et craquante à souhait, ainsi que quelques viennoiseries et macarons.
Ah, Paris, firmament des gourmets! À défaut de se payer la totale, soit un repas gastronomique chez Guy Savoy, sacré « Meilleur restaurant du monde » cette année, on visite la table étoilée sur l’heure du midi, pour un menu légèrement moins prohibitif (130 € / 3 services). Le récipiendaire de trois étoiles Michelin est établi dans un lieu historique majestueux et de surcroît, la plus vieille institution française (le nouveau Musée de la Monnaie) qui borde la Seine. Follement romantique.
Le Palais de Tokyo abrite Les Grands Verres, un écrin de béton, de cuir et de verre. Un bijou architectural qui est tout aussi réjouissant, côté cuisine. Ingrédients, carte des vins, ambiance, présentation, saveurs et textures franches, tout y est, sans oublier le miel issu des ruches jonchées sur les toits du palais!
Coco Chanel, Proust et une pléiade d’aristocrates ont jadis fréquenté cette élégante maison de thé de la rue de Rivoli. C’est aujourd’hui l’onctueux Chocolat Chaud l’Africain qui fait la renommée d’Angelina, ici et partout ailleurs. On ne manque pas de goûter au dessert emblématique de la maison depuis plus d’un siècle, le Mont-Blanc. Sa particularité tient de la crème de marrons, dressée avec finesse… sous forme de vermicelles.
Pour déguster une cuisine traditionnelle à prix raisonnable, on mise sur les brasseries de renom. Déco singulière, ambiance survoltée, elles racontent à leur façon le passé de la métropole. Les Jalles, c’est avant tout une présentation soignée dans un quartier huppé, une cuisine de bon aloi qui met à l’avant-plan le terroir français. La brasserie aux accents art déco est l’endroit tout indiqué où se poser après avoir reluqué les légendaires vitrines de la rue Saint-Honoré et de la Place Vendôme. On se vautre avec plaisir dans une banquette en cuir pour y déguster une coupe de champagne et pour admirer les passants qui défilent… Sinon, on ne manque pas de commander les Saint-Jacques et leur purée de rattes surmontées d’une pluie de copeaux de truffe noire, ainsi que le délectable foie gras mi-cuit à la fleur de sel. Formule du midi à 23,00€.
De l’extérieur, le lieu – plutôt anodin- ne paye pas de mine. Niché au sein de La Maison de la Radio, Radioeat offre une vue imprenable sur la Tour Eiffel, dont le reflet étincelant miroite sur les pans de verre de la salle. En cuisine : des produits de qualité, une exécution juste et une carte qui fait la belle part aux végétaux. Le carpaccio d’artichauts et sa vinaigrette aux aromates, nappé de ricotta et ponctué de shizo, est sublime, étonnant, frais, onctueux. Le pain au levain, furieusement addictif, provient de roi du cannelé, M. Jean-Luc Poujauran. Vue privilégiée, un cadre soigné et une note légère. Un point fort pour terminer la soirée en beauté.
À l’agenda
Une multitude d’institutions ont nouvellement ouvert leurs portes ou viennent de subir une cure de jeunesse. À ne pas manquer donc, le Musée Picasso, nouvellement réaménagé après cinq années de travaux (cadre épuré, monument historique), le musée Yves Saint Laurent, inauguré cet automne (haute couture, visite de l’atelier du créateur), et le spectacle Grease, Le Musical, une comédie musicale encensé par la critique et présenté au Théâtre Mogador, ce dernier s’étant payé une cure de jouvence après plus d’un siècle d’existence. À noter que la visite des collections permanentes de 11 musées de la ville est gratuite pour tous, en tout temps.
Bien manger ne suffit plus? Alors pourquoi ne pas succomber à l’un des ateliers culinaires Le Cordon Bleu! Individuel ou en groupe, la confection de viennoiseries traditionnelles ou des sauces et des jus n’aura plus aucun secret pour vous.
Virée gastronomique
On a soin de filer vers les temples réputés ou les épiceries fines, telles que les Caves de Taillevent pour de bonnes bouteilles, Dilettantes pour les aficionados de bulles, Le Chocolat Alain Ducasse du Plaza Athénée pour les confections chocolatées complètement dingues et son brunch, Lafayette Gourmet pour ses échoppes top qualité et diversifiées. Le gastronome veillera aussi à errer dans les rues piétonnes (Montorgueuil, Mouffetard) pour des aubaines alléchantes.
« Paris est une fête », dixit l’écrivain Ernest Hemingway. Paris est aussi intemporelle, bien que plus accessible que jamais.