L’expression sustainable development, traduite par « développement durable », est apparue pour la première fois en 1980 dans une publication de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). Ainsi, l’idée derrière ce concept est de revoir et de repenser les rapports qu’entretiennent les êtres humains entre eux et avec la nature. | Par Lise Gallant
Il s’agit d’un objectif vers lequel de plus en plus de personnes tendent. En fait, les consommateurs posent dorénavant un regard plus critique sur un mode de développement qui a trop longtemps porté atteinte à l’environnement et qui confine encore aujourd’hui une grande partie de l’humanité dans la pauvreté.
C’est d’autant plus important qu’une démarche de développement durable englobe une réalité beaucoup plus grande que la seule préoccupation environnementale. Elle passe par les dimensions sociale et économique. La qualité de l’environnement, l’équité sociale et le dynamisme économique sont, de fait, indissociables dans une telle démarche; ce sont les trois points d’ancrage essentiels pour passer à l’action.
Cette idée qui est loin d’être utopique est possible lorsque chaque famille, chaque citoyen, décide d’adopter un mode de vie qui respecte les limites écologiques tout en assurant une croissance économique équitable et un développement des ressources humaines et techniques.
Pour atteindre un développement durable, il faut donc :
- maintenir l’intégrité de l’environnement pour assurer la santé et la sécurité des communautés humaines et préserver les écosystèmes qui entretiennent la vie ;
- assurer l’équité sociale pour permettre le plein épanouissement de tous, l’essor des communautés et le respect de la diversité ;
- viser l’efficacité économique pour créer une économie innovante et prospère, écologiquement et socialement responsable.
Le consommateur : un pion central
Le consommateur a été le premier à réclamer de l’industrie alimentaire un engagement envers le développement durable et l’approvisionnement responsable. Du producteur au distributeur, l’adoption d’une politique de développement durable devient maintenant la norme. Les chaînes d’alimentation et la majorité des détaillants indépendants ont d’ailleurs déjà adopté une politique en ce sens. À ce stade-ci, l’adhésion des entreprises se fait sur une base volontaire.
Aussi, certains acheteurs en alimentation affirment intégrer des pratiques durables, mais pas à tous les produits. Il est facile de comprendre que ces préoccupations relativement nouvelles ont un coût important. Le marché de l’alimentation est très concurrentiel et les marges faibles. Qui doit absorber le coût de ces nouvelles exigences? Si l’acheteur paie plus cher pour offrir des produits responsables, jusqu’où le consommateur sera-t-il prêt à suivre?
Pour se mettre en action
Équiterre fait partie de ces organismes qui proposent plusieurs actions liées au développement durable regroupées sous six thèmes : manger, jardiner, habiter, consommer, se transporter et participer. Mentionnons, à titre d’exemples, le projet Un fermier à votre bureau pour la livraison sur les lieux de travail de paniers individuels de produits provenant d’une ferme locale; une liste de commerces et de distributeurs de produits équitables; une formule clés en main pour mobiliser les employés.
Un virage vert ou simplement une mode ?
Pendant que certains croient que le développement durable est simplement une tendance passagère, d’autres tendent à démontrer qu’il est un mode de vie. Et qu’à long terme, il serait souhaitable de prendre ce virage collectif pour répondre aux besoins du présent, sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs.
Au Québec, il existe 122 ministères, organismes et entreprises de l’État qui se disent interpellés par ce vaste projet de société. Un premier plan d’action en matière de développement durable prend forme dans chacune de leur organisation. La province s’est engagée dans cette voie, notamment à Rio de Janeiro au Brésil, en 1992, puis à Johannesburg en Afrique du Sud, en 2002. La province articule sa démarche autour d’une loi qui place le développement durable au cœur de l’action. Depuis, dans le monde, plus de 80 États se sont dotés de stratégies nationales de développement durable.
Une certitude demeure : le phénomène est mondial et il est là pour rester! Les morceaux du casse-tête sont sur la table. Il faut maintenant les assembler.
Les objectifs du développement durable :
- Combattre la pauvreté et l’exclusion sociale ;
- Promouvoir l’approche différenciée selon les sexes ;
- Valoriser l’économie que l’on dit sociale ;
- Favoriser l’investissement dans la relève, la formation continue et la qualité des emplois ;
- Renforcer la vitalité et le dynamisme des régions ;
- Améliorer les conditions et les bilans de santé ;
- Permettre à la société de s’enrichir au contact de cultures diversifiées.