LE must

New York, l’incomparable : escapade gourmande

Manhattan est en constante ébullition et ne cesse de se réinventer. Elle est l’une des seules métropoles mondiales où l’ouverture et la fermeture de ses institutions surviennent à une vitesse grand V! Cependant, quelques bonnes tables ont vu le jour l’automne dernier et ont su conquérir à la fois les critiques et les fins gourmets qui les fréquentent. Voici une poignée de nouvelles adresses testées et approuvées si vous prévoyez visiter New York prochainement. | Par Christine Elizabeth Laprade

Elle est l’une de villes que l’on rêve de revisiter encore et encore. Si l’on ne parvient jamais à réellement l’explorer dans son entièreté, en revanche, celle-ci revêt un visage qui ne cesse de se transformer et de se métamorphoser. Ses artères, hôtels et commerces vont et viennent au gré des saisons, ce qui en fait une destination de choix  pour un court séjour urbain, l’hiver comme l’été. À la fois vibrante, frondeuse et innovante,  c’est donc tout naturellement qu’elle s’impose comme le berceau de multiples tendances culinaires, et suscite l’engouement d’artisans créatifs et talentueux.

Bon à savoir
Le réseau de métro new-yorkais est vaste (468 stations!) mais quelque peu complexe. On a tout à gagner en utilisant l’appli Google Maps sur son téléphone intelligent afin de parcourir plus facilement les lignes souterraines.

Vous prévoyez visiter plusieurs attractions légendaires et musées? CityPASS offre un forfait comprenant l’accès à plusieurs sites à tarif réduit.

Pour planifier son itinéraire en temps réel, on visite la rubrique New & Trending in NYC du site NYCgo.com .

Soyez sans crainte lorsque vous commandez une bouteille de vin au restaurant, car la ville permet aux clients de repartir avec leur bouteille entamée, pourvu qu’elle soit fermée hermétiquement.

La Grosse Pomme a en horreur les retardataires et les « no-shows ». La plupart des adresses convoitées nécessitent une réservation en ligne via un site qui chargera des frais d’annulation tardive ou si jamais la réservation n’est pas honorée (30,00$ est le montant moyen. Per Se refile supposément aux absents une note volontairement salée : 175$!).

Poser ses valises
Les hôtels reflètent le coût de la vie, plutôt prohibitif. Certains se tourneront vers Airbnb, tandis que les hôtels remportent encore largement le vote populaire, à la fois pour leur service de conciergerie et avantages considérables (petit-déjeuner gratuit, piscine, restaurant, etc). Le problème le plus souvent rencontré à Manhattan est qu’il est pratiquement impossible de trouver un gîte à prix modique qui ne fait pas sourciller (mobilier désuet ou en piteux état, moisissures dans la salle de bain, excentré des bouches de métro ou carrément à l’autre bout de la ville, loin des centres d’intérêts). Il est donc primordial de consulter un site en ligne tel que Trip Advisor, afin d’éviter les mauvaises surprises.

Prix modique : le Washington Square Hotel possède un charmant lobby en damier noir et blanc et revêt les airs d’un hôtel parisien du siècle dernier. Les salles de bains, dernièrement rénovées, sont spacieuses (on raffole du nécessaire de toilette CO Bigelow, un label local hyper prisé). Le mobilier est sommaire.  En plein cœur du Greenwich Village et de ses multiples adresses branchées, petit-déjeuner inclus. Idéal pour les familles.

Situé au cœur du Greenwich Village, le Washington Square Hotel offre un bon rapport qualité-prix.

Les fanas de design qui misent sur les boutiques-hôtels se régaleront du The Bernic Hotel, qui vient tout juste de souffler sa première bougie. Si son lobby est plutôt modeste, ses chambres sont cependant à la fine pointe de la technologie. Balcon et vue époustouflante sur les gratte-ciels attenants le soir venu en prime! Situé à deux pas de la 5e Avenue, Saks et autres hauts temples du shopping. Sa facture contemporaine est tout indiquée pour un séjour en amoureux! Un excellent rapport qualité-prix.

Vous célébrez une occasion spéciale? Le luxe ultime, à se payer au moins une fois dans sa vie : une nuit au Four Seasons. Dépeinte dans plusieurs productions cinématographiques, la bannière jouit d’une réputation légendaire. Selon plusieurs témoignages glanés sur la Toile, la maison aurait l’habitude de chouchouter et de surprendre ses visiteurs, même canins-  surtout lorsqu’il s’agit de célébrations ou d’un anniversaire.

La toute nouvelle adresse du groupe, le Four Seasons Downtown, est située à proximité du pont de Brooklyn (pratique depuis l’aéroport en taxi), du World Trade Center et Tribeca. Le célèbre chef Wolfgang Puck a d’ailleurs investigué le rez-de-chaussée de gîte avec CUT, son nouvel opus culinaire. L’une des plus belles vues panoramiques de la cité, une salle de bain de marbre avec bain elliptique et un spa fréquenté par le tout le gotha et plusieurs athlètes professionnels pour la qualité des massages qui y sont prodigués.

CUT par Wolfgang Puck, qui a nouvellement investi le rez-de-chaussée du Four Seasons Downtown.

La piscine du somptueux centre bien-être n’est rien de moins qu’un chef-d’œuvre architectural. Un bon tuyau : en prévoyant y séjourner hors des périodes de grande affluence et en s’y prenant plusieurs mois à l’avance, on peut s’en tirer avec une facture infiniment plus douce!

Se régaler
Il est presque impossible de mal manger dans cette métropole comptant près de 9 millions d’habitants, car au final, seulement les meilleures tables parviennent à tirer leur épingle du jeu et à perdurer.

Notre coup de foudre ultime et sans équivoque : Café Altro Paradiso. Un parcours sans faute et des ingrédients d’une qualité stupéfiante. Le chef  Ignacio Mattos remporte tous les suffrages avec ses recettes italiennes revisités. Peu surprenant donc que son parcours professionnel comprenne une nomination aux James Beard Awards.

Au menu : quelques antipasti pour démarrer le festin, des demi-portions de pâtes, quelques poissons ainsi qu’un menu faisant la belle part aux végétaux. N’hésitez surtout pas à demander une corbeille de pain lors du service – car celui-ci est tout simplement divin! Sa mie est aérienne et contraste à merveille avec la croûte, bien craquante. Le tout est accompagné d’un décadent mélange d’huile d’olive et de ricotta. Rien qu’à cela, c’est le nirvana! En entrée, la burrata est contrebalancée par une noix de mustarda bien relevée, tandis que les pâtes au citron, basilic et noix de pin, d’une simplicité désarmante, sont ancrées dans notre mémoire à tout jamais. Idem pour le steak à la cuisson exemplaire et son accompagnement de noisettes, vinaigre balsamique vieilli et choux de Bruxelles braisé. Un coup de circuit sur toute la ligne.

Boqueria Soho propose des tapas dans un cadre moderne et convivial, au gré des arrivages. Ambiance survoltée sur le plancher et derrière les fourneaux. À ne pas manquer : fromage Mahón et sa chiffonnade de jambon ibérique affiné durant plus de 30 mois, poivrons Shishistos braisés et parsemés de fleur de sel, ainsi que plusieurs petits plats étonnants tels que courge musquée nappée de labné épicé, mojo verde, coriandre et noisettes grillées. Simple et bien fait.

Un concept complètement déjanté, une adresse clandestine et moins d’une vingtaine de couverts qu’on s’arrache depuis son ouverture l’automne dernier : Tokyo record Bar. On y accède via Air’s, l’izakaya ayant investi le sous-sol du chouette bar à bulles. Le projet fait fureur avec son menu à prix fixe (50$), la sélection de saké triée sur le volet et cocktails qui en jettent. Le tout sur fond de musique soul, avec un plafond tapissé de cerisiers en fleurs où les locaux s’empiffrent de pain brioché au caviar, popcorn Togarashi, de sashimi à la truffe, d’huitres et de leur garniture de shisho et poire asiatique et autres délectables folies! Sans fausse note.

Le minuscule Tokyo Record Bar et son sept service abordable.

On file vers Brooklyn pour s’exclamer devant les saveurs franches du Llama Inn. Fonctionnant à plein régime même par un lundi soir pluvieux, le nouveau venu et sa brigade proposent une cuisine péruvienne moderne et audacieuse. Les anticuchos, des brochettes grillées, sont grisants et surprenants (tel que les ris de veau, chimichurri et raisin) et constituent une excellente entrée à partager. Le tiradito de daurade est tout en finesse, les préparations sont exquises et les mariages de saveurs (coriandre, lime, yuzu- et même dashi) ponctuent les mets avec brio! Il faut absolument s’installer au bar et d’observer le ballet des cuisiniers à la forte personnalité pimenter la soirée! Service avenant.

Llama Inn, la nouvelle destination dont s’amourachent les Brooklinois et le tout-Manhattan.

Trinquer
La sommelière Véronique Rivest souligne que les amoureux de vins natures seront conquis par Terroir Tribeca, un gastro pub établi dans le East Village, tandis que le bar à vin The Four Horsemen, à Williamsburg, « est tout simplement top! ».

Air’s Champagne Parlor demeure notre coup de cœur pour son ambiance feutrée façon boudoir. La maison propose quelques bouchées d’une décadence de circonstance : caviar Kaluga Osetra et œufs d’esturgeon avec crème fraîche et croustilles aux oignons verts,  sélection d’huitres, sandwich au caviar (!), etc. Cela dit : Air’s n’a absolument rien de guindé, bien au contraire : les proprios désirent démocratiser les bulles et rendre le tout aussi accessible et léger que possible. Ainsi donc, leur carte des vins double en tant que guide ludique, de par le vaste nombre d’explications qui y sont prodiguées. Minutieuse sélection: Agrapart et fils, Vilmart, Marie Courtin. Tables en marbre, drapés de velours, idéal en amoureux.

Le nouveau bar à champagne Air’s Champagne Parlor et ses drapés de velours et tables en marbre façon années 20.

Le vénérable Regency Bar du Loews Regency Hotel demeure l’endroit tout indiqué dans le Upper East Side où se poser après avoir fait les boutiques. On jette son dévolu sans hésiter sur l’un de leurs délicieux cocktails signatures, tel que La Paloma (assemblage de Patron Silver, pamplemousse rose pressé minute, nectar d’agave, Pellegrino pamplemousse servie dans une coupe givrée). Cadre élégant (Park Avenue abrite les plus grandes fortunes de l’île, après tout), ambiance animée, lumières tamisées, le tout est bonifié d’un service exemplaire et sans fausse note. C’est d’ailleurs en ces lieux que le fameux « power breakfast » fut inventé.

Sur le pouce
Soyons francs : l’offre culinaire new-yorkaise est extraordinaire. En revanche, la note d’un repas pour deux peut facilement grimper au-delà des 200$. À défaut de casser la croûte dans une pizzéria ou sandwicherie où les chalands se pressent, nous avons découvert un chic marché/café/aire de restauration où se ravitailler à mini prix: Le District. Les options pullulent : bar à vin, le Beaubourg, une brasserie française qui possède l’une des plus ravissantes terrasses de l’île, des fromagers, boulangers – et même un bar à frites! Les détails confèrent au lieu une note sophistiquée.

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