Question d’aider les consommateurs à réduire l’impact environnemental de leur alimentation, des acteurs importants de l’alimentation européenne tels Open Food Facts, Marmiton et Yuka, parrainés par des organisations aussi prestigieuses que la WWF et Greenpeace, ont lancé l’Éco-Score.
Cette initiative toute neuve présentée en début d’année vise à répondre aux nombreuses propositions formulées par la convention citoyenne pour le climat (CCC).
Réunies en collectif, plusieurs entreprises des secteurs du monde numérique et de monde alimentaire ont présenté un tout premier indicateur de mesure de l’impact environnemental des produits qu’ils distribuent ou confectionnent.
Le système de notation suggéré résulte en une étiquette l’Éco-Score qui va voisiner l’étiquette Nutri-Score qu’on retrouve déjà sur plus de 2 000 produits distribués par la société La Fourche.
Dans le cadre d’une entrevue accordée à Les Échos, Lucas Lefebvre, le cofondateur de cette entreprise de vente en ligne d’aliments bio explique que l’objectif de la mise en application de l’Éco-Score est de déclencher une prise de conscience du consommateur et de lui permettre de faire de choix éclairés. « Celle-ci n’en est pas à son premier coup d’essai pour avoir tenté un premier indicateur, le Climat-score. Mais l’Éco-Score », développé indépendamment du dispositif d’affichage environnemental prévu par la loi de lutte contre le gaspillage et à l’économie circulaire, se veut plus ambitieux. D’abord, cette étiquette, à la naissance de laquelle d’autres entreprises ont œuvré (Yuka, Marmiton, Open Food Facts, FoodChéri et Seazon, ECO2 Initiative et Etiquettable, ScanUp, Frigo Magic) a vocation à être généralisée, au fil des perfectionnements qui lui seront apportés », explique-t-il.
En « éco » partout !
Ainsi, ce seront près de 250.000 produits qui vont afficher la nouvelle étiquette dans la base de données en ligne d’Open Food Facts. « Les distributeurs sont très intéressés », indique l’un des promoteurs de l’Éco-Score. Et selon les échos, les restaurateurs seraient fort intéressés à cette idée.
L’intérêt de l’Éco-Score tient sans doute de la rigueur de son application. La grille de notation sur laquelle il s’appuie englobe ainsi deux catégories de critères d’appréciation des impacts environnementaux. La première recouvre ceux relevant de l’analyse du cycle de vie (ACV) d’un bien alimentaire (production, transport et emballage). Le tout est réalisé par l’Ademe avec la collaboration de l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae).
Durant la dernière décennie, ces deux organismes ont bâti une base de données sur l’impact environnemental de plus de 2.500 produits alimentaires.
Pas encore parfait
Malgré toute l’ingéniosité de l’Éco-Score, l’outil ne parvient pas encore à mesurer tous les impacts.
Conscient des imperfections de la méthodologie de l’Éco-Score, ses artisans l’ont complétée par un système de bonus-malus qui vient incrémenter ou décrémenter la note globale (sur 100 points) attribuée à chaque référence. Les labels, la provenance des ingrédients, la politique environnementale des pays producteurs ou encore la saisonnalité sont autant de critères supplémentaires pris en compte.
Ainsi, des fruits qui seraient produits dans des sphères chauffées perdent des points tandis que ceux cultivés en plein air en gagnent dans la note finale de leur « Eco-Score ».
Comment l’Éco-Score évalue-t-il les produits ?
L’Éco-Score est une méthodologie transparente, accessible et disponible pour tous les acteurs de l’industrie agroalimentaire qui souhaitent s’engager dans l’affichage environnemental et qui a pour objectif d’informer le consommateur sur l’impact de ses choix alimentaires, afin de le guider vers une consommation plus responsable.
L’Éco-Score classe de A (faible) à E (important) les produits alimentaires selon leur impact environnemental.
Il est calculé à partir de :
- Données publiques : issues de la base de données Agribalyse d’Analyse de Cycle de Vie des produits (ACV), elles sont produites par l’ADEME en collaboration avec des scientifiques et experts du secteur. Ces données s’intéressent aux impacts de la production, du transport, de la fabrication et des emballages. Ces données permettent d’établir une note sur 100 points.
- Données qualitatives complémentaires non prises en compte par l’ACV : présentes sur l’étiquette des produits ou fournies par les fabricants. Ces données s’intéressent à la recyclabilité des emballages, aux labels (bio, qualité, etc.), ou encore à l’origine des ingrédients.
- Elles pondèrent le score de l’AVC en y appliquant des bonus et malus.
- Pour finir, la lettre allant de A à E correspond au score sur 100 points.
- C’est en scannant le code-barres d’un produit alimentaire avec l’application ScanUp (où l’on retrouve déjà des informations nutritionnelles telles Nutri-Score, degré de transformation, additifs, labels, etc.) que les consommateurs pourront découvrir son impact environnemental et effectuer des choix selon leurs critères personnels.
En résumé :
- L’Eco-Score classe de A (faible) à E (important) les produits alimentaires selon leur impact environnemental.
- L’objectif est d’informer le consommateur sur l’impact de ses choix alimentaires, afin de les guider vers une consommation plus responsable.
- C’est un outil d’aide à la décision.
- L’Eco-Score est une méthodologie transparente, accessible, ouverte à tous les acteurs qui souhaitent s’engager dans l’affichage environnemental.
- Il peut être appliqué aux produits alimentaires agro-industriels et aux plats préparés.
Et vous aimeriez-vous d’un tel système au Québec ?
Source L’actualité ALIMENTAIRE