Les emballages alimentaire présentent beaucoup d’information, certaines obligatoires, d’autres au choix du fabricant. Alors, comment savoir si ce qu’on nous présente mérite notre attention et nos dollars ? Voici en bref l’ABC de l’étiquetage et du marketing sur les emballages alimentaires. | Par Isabelle Marquis, nutritionniste et spécialiste en marketing alimentaire
LES INFORMATIONS OBLIGATOIRES SUR LES EMBALLAGES
Premièrement, tout aliment préemballé vendu au Canada doit porter une étiquette précisant tout ce qui permet de bien l’identifier. Cela comprend le nom usuel de l’aliment, la quantité nette, les directives d’entreposage, le pays d’origine, le nom et les coordonnées du fabricant (ou du distributeur), la liste des ingrédients et des neuf allergènes obligatoires, et le tableau de la valeur nutritive. D’autres informations obligatoires sont requises pour certaines catégories de produits, par exemple, le pourcentage de matières grasses dans du lait ou de protéines de viande dans de la charcuterie tranchée.
LES INFORMATIONS FACULTATIVES SUR LES EMBALLAGES
C’est ici que le défi commence ! Plus ça va, plus les emballages se remplissent de messages de toutes sortes visant à attirer notre attention et nous convaincre d’acheter le produit. Pourquoi les entreprises s’évertuent autant à tapisser d’informations chacune des faces de leurs emballages ? Essentiellement, parce que la compétition est plus forte que jamais. On trouve aujourd’hui jusqu’à 50 000 produits différents dans une épicerie… alors qu’il y en avait moins de 10 000 en 1990 ! Cette abondance nous enchante, mais elle n’est pas sans conséquences pour les fabricants : moins d’un nouveau produit sur deux survit plus d’un an sur les tablettes.
Pas surprenant donc que chaque fabricant fasse tout ce qu’il peut pour que ses efforts remportent du succès ! Malheureusement pour nous, cette situation nous complique parfois la vie et peut aller jusqu’à nous induire en erreur… Plusieurs des informations facultatives qui se trouvent sur un emballage sont réglementées. Consulter le tableau sur les allégations et mentions réglementées qui les résume et présente quelques exemples pour chacune ici
PETITS TRUCS POUR ÊTRE UN CONSOMMATEUR AVERTI
Alors, comment réussir à ne pas se faire berner par des allégations quand on n’est pas expert en nutrition? Je vous le concède, ce n’est pas toujours simple, mais voici quelques trucs :
- Sans savoir si les allégations faites sont pertinentes pour ce type de produit. Vous pouvez quand même déterminer si elles le sont pour vous. Ne payez pas plus cher pour un produit sans gluten ou sucré avec du miel si cela ne représente pas une réelle valeur ajoutée pour vous.
- Soyez perspicace et jetez toujours un oeil sur la liste d’ingrédients et le tableau de la valeur nutritive pour mieux apprécier la qualité globale du produit.
- Une information vous intrigue ou vous fait douter ? N’hésitez pas à contacter le fabricant pour avoir l’heure juste. Et si vous n’arrivez pas à avoir une réponse claire et sans détour, vous saurez que ce n’est pas sérieux ou rigoureux.
NAVIGUER À TRAVERS LES ZONES GRISES
Bien qu’il y ait des critères à respecter pour qu’un emballage puisse porter l’une ou l’autre de ces allégations, il y a aussi des zones grises. Les mentions concernant la composition et la qualité et celles sur la méthode de fabrication du produit portent souvent à interprétation parce qu’elles ne reposent pas toutes sur une règle simple ou clairement définie. À la base, un fabricant qui se donne la peine de faire preuve de transparence et de nous renseigner davantage sur son produit mérite notre attention, mais retenez que ces mentions qualitatives ne sont pas un gage de qualité absolue. Méfiez-vous, par exemple, du mot « vrai », qui suggère une plus grande authenticité ou naturalité, mais pas nécessairement une meilleure qualité globale. Pour avoir l’heure juste, jetez un oeil à la liste des ingrédients et aux valeurs nutritives.
En fin de compte, peu importe ce qui est écrit sur un emballage, le choix final vous revient toujours !