Les chercheurs confirment de plus en plus l’effet bénéfique de la vitamine D sur la santé. Si s’exposer au soleil permet à la peau de fabriquer cette vitamine soleil, ce n’est pas assez pour subvenir à nos besoins toute l’année. | Par Mélanie Paquette Martin
Selon Santé Canada, 30 % des Canadiens ont un taux sanguin insuffisant de vitamine D. L’Institut national de veille sanitaire affirme quant à lui que « 80 % de la population adulte française présente un déficit en vitamine D ». Cette vitamine, qui agit comme une hormone, se forme par l’exposition de la peau au soleil sous l’effet des rayons UVB, qui sont malheureusement insuffisants dans les pays nordiques de septembre à mai en moyenne. Cette vitamine soleil contribue à la fixation du calcium dans le squelette et les dents. Elle encourage par ailleurs un bon fonctionnement du système immunitaire et la science ne cesse de découvrir ses interactions avec d’autres maladies dont le cancer.
Quelle dose prendre ?
La nutritionniste Isabelle Huot propose 1000 UI par jour à ses clients. Selon Jean-Yves Dionne, pharmacien et spécialiste en santé naturelle, « les 4000 UI/jour suggérés par l’Institut de médecine restent conservateurs. Il faut comprendre que ces organisations gouvernementales ont un rôle de contrôle et de prévention. C’est pourquoi elles sont prudentes dans leurs recommandations ». Il affirme qu’il n’y a pas eu de cas rapporté de toxicité en bas de 10 000 UI/jour sur de très longues périodes et il avance qu’il prend lui-même une dose de 6 000 UI/jour. Les suppléments du commerce s’équivalent tous selon lui et on peut prendre le moins cher.
Sources alimentaires
L’alimentation ne peut combler les besoins en vitamine D, mais certains aliments, comme les produits d’origine marine, sont de bonnes sources. Geneviève Mailhot, professeure agrégée au Département de nutrition de l’Université de Montréal, explique que pour atteindre seulement 600 UI/jour, « il faut consommer une portion de saumon, 1/2 cuillère à soupe d’huile de foie de morue ou 1/8 de boîte de foie de morue. Qui consomment ces aliments sur une base quotidienne ? »
L’humain doit rechercher la vitamine D3, de source animale, qui est plus efficace que la vitamine D2, de source végétale, pour atteindre un état nutritionnel optimal. L’huile de foie de morue se démarque par sa forte teneur comparativement à l’espadon ou le saumon, qui sont en moyenne 60 fois moins concentrés. On en trouve un peu dans le pain dont les levures en sont supplémentées ainsi que dans le lait auquel on en ajoute. Les boissons de soya enrichies, les œufs et les champignons sauvages sont aussi de bonnes sources.
La vitamine D, bonne à tous les maux ?
Selon plusieurs études récentes réalisées entre autres par le Harvard School of Public Health, un niveau sanguin de vitamine D égal ou supérieur à 100 nmol/L contribuerait à diminuer de 44 % à 60 % le risque de développer le diabète de type 1 et la sclérose en plaques. De plus, 30 % des décès par cancer pourraient être évités chaque année si l’on optimisait les niveaux de vitamine D de la population générale. La vitamine D réduit les symptômes et l’inflammation reliés à l’asthme, à l’hypertension et aux désordres des intestins tels que la maladie de Crohn, la colite ulcéreuse et le syndrome du côlon irritable. Elle stimule l’immunité et aide à combattre l’Alzheimer et l’influenza. En manque de vitamine D, nous sommes sujets aux infections et autres virus qui sévissent à longueur d’hiver.
Susan Bloom, experte américaine des maladies auto-immunes, affirme que l’on doit s’exposer au soleil pendant 20 minutes entre les mois de mai et août pour emmagasiner assez de vitamine D durant l’été. Il faut cependant s’exposer sans crème solaire, de préférence entre 10 h et 14 h, et avoir les jambes et les bras nus.
Le sujet de la vitamine D reste chaud. Malgré les études favorables, certains spécialistes mettent le public en garde. C’est le cas de Sylvie Demers, qui sortait cet automne son dernier livre, Le mythe de la vitamine D. Avant de dépasser les doses recommandées par Santé Canada, il serait prudent de demander l’avis de votre médecin et de faire tester votre niveau sanguin de vitamine D.