Quel plaisir, l’été, de pouvoir enfin se régaler de petits fruits ! Fraises, framboises, bleuets, canneberges : on les aime à la folie !
En effet, les Québécois consomment en moyenne 3 kg de bleuets par personne chaque année et la même quantité de fraises ! En plus d’être savoureux, nos petits fruits nordiques regorgent de propriétés pour notre santé. | Par Laurence Daoust, B.Sc., Institut sur la nutrition et les aliments fonctionnels
Le Québec est un territoire débordant de richesses naturelles. Les petits fruits nordiques, dont certains sont bien connus comme le bleuet sauvage et la canneberge, sont largement cultivés dans nos régions. Il est d’ailleurs impressionnant de constater que dans certaines sphères, le Québec se classe parmi l’élite des producteurs mondiaux. La production de canneberges biologiques dans la Belle Province est en effet au premier rang mondial, représentant environ 90 % de la production totale. Quant à la région du Saguenay–Lac-St-Jean, elle est bien connue pour ses millions de kilogrammes de bleuets sauvages récoltés chaque année. À cela s’ajoutent d’autres petits fruits dont la culture est en forte émergence. Pensons notamment à la camerise, à la chicoutai, à l’amélanche, à l’argouse, au cerisier nain et au sureau. Certains sont déjà bien connus comme la camerise et il y a fort à parier que dans quelques années, les autres gagneront en popularité également.
Riches en polyphénols
Tous s’entendent pour dire que le Québec n’est certainement pas la destination tropicale de prédilection. En effet, dans plusieurs de nos régions, les hivers sont très rigoureux et nous semblent parfois interminables. À première vue, nous pourrions être portés à croire que nos conditions climatiques ne sont pas idéales pour la survie des divers plants qui produisent ces petits fruits. C’est pourtant le contraire, preuve que mère Nature fait bien les choses ! Les petites baies nordiques qui poussent au Québec sont adaptées aux conditions hostiles et à des sols qui sont parfois peu fertiles. Elles possèdent leur propre mécanisme de défense. Ce qui peut être vu comme un désavantage est finalement une bénédiction ! En effet, dans ces conditions de stress, les plantes produisent davantage de petites molécules protectrices, dont les polyphénols, auxquels on attribue plusieurs bénéfices santé. Les bleuets sauvages, tout comme les canneberges, sont d’ailleurs d’excellentes sources de polyphénols, et c’est pourquoi ces trésors québécois font l’objet de nombreuses études scientifiques.
Les bienfaits sur la mémoire
Les pouvoirs antioxydants et anti-inflammatoires des petits fruits sont fort intéressants lorsque vient le temps d’aborder les sujets reliés à la prévention et au traitement de l’obésité, aux maladies cardiovasculaires, aux maladies inflammatoires de l’intestin ou encore au vieillissement, et ce, à divers niveaux. Des chercheurs de l’Institut sur la nutrition et les aliments fonctionnels (INAF) de l’Université Laval se sont penchés sur la question du vieillissement, autant chez des personnes en santé que chez des gens atteints de maladies dégénératives comme la maladie de l’Alzheimer. Or, cette maladie connaît une forte croissance partout à travers le monde. Au Canada, 747 000 Canadiens vivent avec ce trouble cognitif qu’est la maladie d’Alzheimer. En 2031, 1,4 million de personnes en seront atteintes. Heureusement, les chercheurs font des avancées dans le traitement de cette maladie. Des travaux menés sur des animaux vieillissants ont démontré que l’administration d’un extrait riche en polyphénols de bleuets et de raisins améliorait leurs performances cognitives. L’effet était encore plus important lorsque cet extrait était administré à des souris atteintes de dégénérescence cognitive. Les chercheurs ont aussi observé une amélioration de la mémoire chez certaines personnes âgées ayant consommé un supplément alimentaire d’extraits de bleuets et de raisins. Dans d’autres centres de recherche, des scientifiques ont évalué l’effet protecteur d’une variété de petits fruits (bleuets, cassis, baies de sureau, airelles, fraises) sous la forme d’un breuvage chez des individus âgés d’environ 60 ans. Ce breuvage s’est avéré bénéfique pour les fonctions cognitives.
Des recherches prometteuses
De toute évidence, les bleuets font bonne figure. Or, qu’en est-il des autres petits fruits que nous connaissons moins ? Les études sont beaucoup moins nombreuses, mais très prometteuses. Par exemple, les baies de l’argousier (qui sont d’un orange vif) et la chicoutai (aussi appelée plaquebière) ont démontré un potentiel antioxydant intéressant. En effet, les baies d’argousier fournissent entre autres 400 mg de vitamine C par portion, alors que le besoin quotidien est entre 75 à 90 mg par jour. Les myrtilles et les mûres ont pour leur part été associées à la prévention du déficit d’apprentissage et de la perte de mémoire liée au vieillissement. Quant au cassis, des études rapportent de possibles effets neuroprotecteurs dans la maladie d’Alzheimer. Ne vous privez donc jamais de consommer ces merveilleux petits fruits ! En plus d’avoir un potentiel pour améliorer notre mémoire, ils contiennent des vitamines, des minéraux et des fibres, mais surtout, ils sont délicieux ! Avez-vous besoin d’une raison de plus ?