Dans un monde qui est encore très masculin, qui sont ces femmes qui changent le visage de la cuisine québécoise? Portraits de quelques-unes d’entre elles. | Par Mathilde Condrain-Morel
Anne Desjardins : La pionnière
La réputation d’Anne Desjardins n’est plus à faire. Le restaurant L’Eau à la bouche, où elle a officié pendant plus de 30 ans, était considéré comme un des meilleurs restaurants du Québec et faisait partie de la chaîne Relais et Châteaux, signe de la qualité de l’établissement. Fière représentante de la cuisine québécoise, elle s’est fait un devoir de mettre le terroir d’ici en valeur et a d’ailleurs présidé un groupe de travail sur les appellations réservées et les produits du terroir qui a mené au dépôt d’un rapport sur le sujet au MAPAQ. En 2002, elle est faite Chevalière de l’Ordre national du Québec, reconnaissant définitivement son apport à la scène gastronomique de la province. Elle est maintenant chef consultante, afin d’aider les restaurateurs qui font appel à elle à trouver leurs marques, comme elle l’a notamment fait au restaurant La Coupole, de l’Hôtel Le Crystal.
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Graziella Battista : La gourmande
Entrer chez Graziella, c’est succomber totalement au bonheur de manger. La chef Graziella Battista, l’une des meilleures femmes-chefs de Montréal, y crée une cuisine divine. La maîtrise de son art culinaire n’est plus à prouver et elle sait définitivement combler les plus fins palais. Ouvert depuis 2007, le restaurant n’a pas perdu en qualité et sa chef, bien que discrète, est toujours aussi douée aux fourneaux.
Helena Loureiro : La force tranquille
Depuis 2003, Helena Loureiro fait rayonner la tradition culinaire portugaise à Montréal. Originaire de Santo Antonio, un petit village du Portugal, elle étudie les arts culinaires à l’Institut d’hôtellerie de Lisbonne. C’est en 1988 que le goût de l’aventure l’entraîne vers Montréal, qu’elle adoptera. Helena Loureiro ouvrira par la suite son restaurant éponyme, Helena, de même que le Portus Calle, deux enseignes qui se démarquent par les saveurs chaleureuses qu’on y retrouve.
Pour tenter de reproduire sa cuisine, voici une recette de son cru que vous pourriez essayer à la maison.
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Susan Semenak : L’auteure
Le nom de Susan Semenak n’est plus à faire sur la scène culinaire du Québec. Cette critique gastronomique en connaît long sur la cuisine et ses artisans, si bien, qu’elle en fait maintenant partie. Son amour pour les chefs québécois est contagieux, et l’inspiration que Montréal lui procure est sans bornes et se sent bien dans ses livres. Susan Semenak est définitivement une référence de la restauration montréalaise.
Avec cet hiver qui n’en fini plus, on vous suggère d’ailleurs la lecture du livre Montréal l’hiver, un recueil de recettes et de récits qui réchauffent.
Les engagées
C’est après avoir passé 10 ans à travailler en-dehors de la ville que Dominique Dufour, chef du Ludger et du Magdalena, a eu l’idée de créer un mouvement de femmes chefs. Cette idée a pris forme après une rencontre avec Stéphanie Audet, chef au LOV et Catherine Roux, l’entrepreneure derrière Passeport en fût. Depuis, le collectif Les femmes Chefs de Montréal s’affaire à aider les femmes chefs de la relève qui peuvent rencontrer certaines difficultés en début de carrière. L’objectif est de s’entraider pour obtenir du soutien et de la reconnaissance et de faire rayonner le travail de ces femmes.