Le dindon est particulièrement prisé durant le temps des fêtes, mais au-delà de cette période, il rejoint de plus en plus de familles québécoises tout au long de l’année. Derrière ces faits se cache une réalité qui s’adapte aux goûts des consommateurs : celle des éleveurs, qui veillent au grain. Nous avons rencontré la jeune, belle et dynamique éleveuse de dindon, Isabelle Foisy sur sa ferme à La Présentation. | Par Charline-Ève Pilon
Il semble qu’au Québec, les fermes d’élevage soient une affaire de famille depuis plusieurs générations. On y retrouve des passionnés de leur métier qui œuvrent sans relâche dans le but de faire un produit de qualité.
Il faut revenir en arrière pour comprendre que l’élevage de volailles ne date pas d’hier. « Avant la Seconde Guerre mondiale, la production était au stade artisanal et répondait aux besoins courants de la ferme, pour l’agriculteur et sa famille. Par la suite, l’effort de guerre a marqué un tournant alors que le métier d’éleveur de volailles a pris de l’ampleur. Aujourd’hui, nous comptons 152 familles d’éleveurs de dindons au Québec », précise Isabelle Foisy.
Or attention : n’élève pas des dindons qui veut. Bien qu’ils soient rustiques, ces oiseaux exigent des soins particuliers et les meilleures conditions d’élevage possible pour leur bien-être et leur santé.
De ce fait, cela fait maintenant plusieurs décennies que le Code de pratiques recommandées pour le soin et la manipulation des animaux de ferme établi sous la responsabilité du Conseil de recherches agroalimentaires du Canada est appliqué dans les poulaillers.
Aussi, dans une optique de favoriser les meilleures conditions d’élevage possible, les éleveurs de dindons ont récemment mis en œuvre un programme basé sur le code des bonnes pratiques : le Programme de soin des troupeaux (PST) conçu par les Éleveurs de dindon (sic) du Canada.
« Au quotidien, ces mesures mises en place font en sorte que les dindons sont élevés en liberté, pouvant ainsi se déplacer à leur guise dans le poulailler où ils ont tout l’espace nécessaire pour circuler. Tout est aussi prévu pour le confort : le plancher est recouvert d’une litière et ils ont accès en tout temps à de la nourriture et à de l’eau fraîche. Aussi, ils logent à l’intérieur de bâtiments les protégeant d’un côté des prédateurs et des intempéries en plus de réduire les risques de maladies. Mes dindons, je les traite aux petits oignons. », mentionne l’éleveuse, avec passion.
Mme Foisy a tellement l‘amour de l’élevage qu’elle reçoit fréquemment sur sa ferme des étudiants tant au niveau agricole qu’au niveau des chefs de cuisine afin d’éduquer ceux-ci sur les soins prodigués aux oiseaux et les rudiments du métier d’avicultrice. Elle souhaite même un jour devenir une ferme école, une ambassadrice avicole.
Dans l’assiette du dindon
La tendreté du dindon et sa grande qualité sont dues au fait qu’il est nourri aux grains. Ainsi, 90 % de son alimentation est composée de grains de maïs et de blé ainsi que de sous-produits céréaliers, alors que 8 % sont constitués de différentes sources de protéines telles que la farine de viande et d’os puis des graisses animales et végétales. À cela, on ajoute une petite quantité de vitamines et de minéraux qui protègent les dindons contre les carences nutritionnelles.
Fait à noter : les aliments des dindons ne renferment pas d’hormones. Rappelons que l’administration d’hormones aux volailles est interdite au Canada depuis 1973.
Volaille vertueuse
C’est un aliment qui gagne à être connu puisqu’il ne propose que du bon, indique Mme Foisy. « Il déborde de vitamines, de nutriments et de minéraux essentiels tout en présentant une quantité minime de gras et de calories, ce qui contribue à une bonne santé générale. »
Il est aussi une source élevée de vitamines de type B. Il fournit des nutriments essentiels comme le phosphore, le potassium, le sélénium, le fer, le magnésium et le zinc. Ces minéraux aident à la régulation du cœur et de la tension artérielle, à produire de nouvelles cellules et à renforcer le système immunitaire.
Finalement, il est riche en protéines ainsi que faible en gras, en sodium et en cholestérol.
Dindon à l’année
Avec tous ces atouts, il ne reste qu’à l’intégrer à son quotidien et à l’adopter toute l’année, d’autant plus qu’il peut être apprêté d’une panoplie de façons. Le principal défi maintenant est d’amener les consommateurs à redécouvrir le dindon au-delà des fêtes de Noël et de l’Action de grâce. « L’objectif de notre groupe d’éleveurs de dindon est de démocratiser également les découpes de dindons afin que cet aliment de choix fasse partie intégrante des habitudes alimentaires des Québécois », précise Mme Foisy.
Le dindon du Québec en quelques chiffres :
152 éleveurs de dindons au Québec (25,4 % des éleveurs canadiens)
3,3 millions de dindons entiers ont été achetés pour Noël en 2015 au Canada (c’est 47 % du total des dindons entiers vendus au cours de l’année)
2,5 millions de dindons entiers ont été achetés pour l’Action de grâce en 2015 au Canada, soit 34 % du total des dindons entiers vendus au cours de l’année.
Revenus agricoles de 83,5 M$ de recettes monétaires agricoles (21,1 % du marché canadien)
3 356 emplois directs et indirects
261 M$ de contribution au PIB
785,4 M$ d’activité économique totale