Les gâteaux vous rendent-ils heureux ? Votre repas n’est pas complet sans une petite douceur ? Plusieurs personnes carburent aux sucreries et ne pourraient s’imaginer vivre dans un monde sans sucre. Explications… et solutions. | Par Julie DesGroseilliers, Dt.P., nutritionniste, auteure et conférencière
Il vous faut régulièrement votre dose de chocolat ? Vos collègues rigolent en vous voyant savourer passionnément vos biscuits à l’heure du dîner ? Au-delà de ce qu’on pourrait qualifier de pure gourmandise, mentionnons qu’il se cache des besoins physiologiques particuliers, étroitement liés au fonctionnement de notre cerveau.
D’abord, il faut savoir que nous venons au monde avec un goût inné pour la saveur sucrée. « Dès la naissance, peu importe le sexe ou la race, nous préférons le sucré à tout autre goût, explique Louise Thibault docteure en nutrition et auteure de Nourrir son cerveau – Manger intelligemment. Ce phénomène serait une façon de nous protéger contre l’amertume de certains poisons. » Malgré une préférence déterminée génétiquement pour le goût sucré, les gens ont des réactions différentes au goût sucré. Alors, comment expliquer que certaines personnes aient un si grand penchant pour les aliments sucrés ?
LES ALIMENTS RÉCONFORT NOURRISSENT L’ÂME
Le sucre est dans toutes les cultures du monde une source de plaisir, synonyme de douceur, de récompense et d’amour. La St-Valentin ne serait pas aussi romantique sans chocolat ! Quand on mange pour se consoler ou se réconforter, on choisit souvent des aliments riches en gras et en sucre parce qu’ils titillent les centres du plaisir situés dans le cerveau. Ainsi, notre besoin psychologique de sucre a une source physiologique puisque le sucre sert notamment à pallier le stress. Et cette notion de stress est large : il peut aussi bien être provoqué par les émotions négatives, comme l’angoisse, l’ennui, que par le chagrin. Vous êtes stressé ? Ne soyez donc pas donc surpris d’être si attiré par le sucre !
LES INTELLOS ET LA DENT SUCRÉE
Tremblay s’est aussi penché sur les effets du travail mental sur l’appétit et la dépense d’énergie pour arriver à la conclusion que non seulement le travail mental ne brûle que très peu de calories, il stimule la consommation calorique. « Son effet sur l’appétit s’explique notamment par les fluctuations de la glycémie qu’il entraîne et par des changements touchant certains indicateurs de stress, comme l’augmentation du taux de cortisol, l’hormone produite par notre corps en réaction au stress. Or, plus le travail intellectuel est exigeant, plus notre appétit augmente, en particulier pour les aliments sucrés. »
LA MOLÉCULE DU BONHEUR
Le sucre est aussi associé à un autre phénomène cérébral. « Lorsqu’on mange des sucres et que l’insuline est sécrétée, le cerveau synthétise un médiateur chimique appelé sérotonine, qui a un effet calmant et apaisant bien connu », explique l’auteure Louise Thibault. On surnomme d’ailleurs la sérotonine « la molécule du bonheur ». La nutritionniste Isabelle Huot ajoute, « un manque de sérotonine se traduit par l’anxiété, une difficulté d’apprentissage, un appétit excessif et des comportements compulsifs. » La bonne nouvelle est qu’il est possible de stimuler le bonheur sans calorie, c’est-à-dire augmenter la production de sérotonine sans avoir recours aux aliments sucrés.
TRUCS POUR AMADOUER SA DENT SUCRÉE
D’abord, exposez-vous à la lumière du jour. Le rayonnement solaire a une influence positive sur la production de sérotonine et donc, sur l’humeur. Ensuite, rien de tel que de courir vers le bonheur ! En effet, la pratique régulière d’une activité physique augmente la concentration de sérotonine au niveau du cerveau, tout comme les antidépresseurs, en plus d’être un excellent antidote contre le stress. Moins de stress, moins d’envie de trucs sucrés. La méditation augmenterait également le niveau de sérotonine. Savoir s’entourer de gens positifs est aussi à conseiller. Qui sait, en cultivant le bonheur, vous serez peut-être moins porté sur le sucre ? La bonne humeur, c’est contagieux !
Par ailleurs, si vous êtes porté à avoir des rages de sucre, nous vous conseillons aussi de mettre divers types de glucides au menu. Vous devinerez qu’il est préférable d’opter plus souvent pour des aliments glucidiques nutritifs comme les fruits, les pâtes et les céréales. Pour une dose plus concentrée de sucre, des amandes enrobées de chocolat et des dattes fourrées au chocolat noir sont, par exemple, préférables aux boissons gazeuses, biscuits commerciaux et crème glacée.
Finalement, si vous faites un travail intellectuel, prenez régulièrement des pauses. De plus, comme le travail intellectuel stimule les fringales, prévoyez des collations nutritives. Et n’oubliez pas… bougez, bougez, bougez !
PAS, PEU, TROP DE SUCRE ?
Le sucre a bien mauvaise presse. Si bien qu’on en vient parfois à se demander si, dans un monde idéal, nous pourrions nous passer totalement de sucre. Réponse : non, au contraire. En effet, la principale fonction des glucides est de fournir de l’énergie au corps. Cette grande famille regroupe les sucres simples (ex. : glucose, fructose) et les sucres complexes (amidon et fibres). Or, le glucose est l’unique source d’énergie du cerveau. Il est donc totalement faux de croire que nous pouvons vivre sans sucre.
Les recommandations quant aux quantités permises de sucres « ajoutés » ne font pas l’unanimité. L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) suggère que les sucres ajoutés ne représentent pas plus de 10 % de notre consommation d’énergie quotidienne, en raison de l’augmentation de la prévalence de l’excès de poids, alors que les apports nutritionnels de référence de Santé Canada statuent à 25 %. Concrètement, une femme adulte avec des besoins énergétiques quotidiens de 2000 calories devrait, selon ces deux références, consommer au maximum 50 g (10 %) ou 125 g (25 %) de sucre ajouté par jour soit de 10 à 25 cuillères à thé.
QUELQUES FAITS
- Contrairement à la croyance populaire, le sucre n’entraîne pas l’hyperactivité
- Le sucre contribue au développement de la carie dentaire
- Une consommation élevée de sucre (sucrose et fructose en particulier) entraîne une augmentation des triglycérides, un lipide sanguin néfaste pour la santé du cœur, chez les gens ayant des prédispositions particulièresLa relation entre le sucre et l’obésité est complexe. À ce jour, il ne semble pas y avoir une corrélation positive entre l’augmentation de la consommation des sucres totaux ou ajoutés, et l’indice de masse corporelle (IMC)
- Le diabète n’est pas directement lié à la consommation de sucre. Par contre, si celle-ci entraîne une augmentation du poids, les risques de devenir diabétique sont augmentés, car l’obésité est le principal facteur de développement du diabète
- Une consommation abondante de sucre semble associée au développement du cancer de la prostate.
Petites douceurs aux dattes
Vous avez une fringale de sucre ? Voici des friandises qui, en plus de combler vos papilles, s’avèrent très nourrissantes grâce à leur teneur élevée en glucides, en fibres et en potassium. Moelleuses à souhait, alliant tantôt le sucré et l’amertume ou le sucré-salé, elles font aussi d’excellentes mignardises à la fin d’un repas.
Préparation : 10 minutes | Cuisson : 1 à 3 minutes | Portions : À votre guise
Ingrédients
Dattes
Chocolat noir 85 % de cacao
Cheddar vieilli
Beurre d’amandes ou autre noix
Ouvrir les dattes, retirer les noyaux et répartir dans chacune d’elles, en variant, un morceau de chocolat, du cheddar vieilli ou du beurre d’amandes. Cuire au four à micro-ondes, trois à la fois, pour 1 min à 1;30 selon l’intensité du four. On peut aussi les mettre au four conventionnel, non-couvertes, à 200 °C (400 °F) durant 5 minutes.
Et ben… si le cerveau me fonctionne pas sans sucre, après 7 mois passés à ne consommer que 20g de glucides par jour, je dois être en bieb mauvais état! 😉
Lorsque vous affirmez que « Or, le glucose est l’unique source d’énergie du cerveau. Il est donc totalement faux de croire que nous pouvons vivre sans sucre. », sachez que cela est faux. Il est vrai, cependant, que certains organes, comme le cerveau et aussi les yeux, ont besoin de glucose. Toutefois, il ne faut pas confondre glucose et sucres alimentaires. Le glucose nécessaire peut être produit par le foie dans un processus appelé néoglucogénèse. Qui plus est, ce processus est dépendant de la demande: il ne produira que la quantité nécessaire aux organes, sans plus. Ainsi, il n’est pas nécessaire de manger du sucre sous quelconque forme.