Cet article, et ceux qui suivront, a pour but de vous aider à démêler tous les mythes associés aux vitamines et minéraux. En effet, malgré l’accès accru à l’information via d’excellents livres et des outils tels qu’internet, la confusion règne toujours à savoir ce que sont et ce que font les vitamines et minéraux pour la santé humaine. | Par Daniel-J. Crisafi, ND.A., M.H., PH.D., membre du American college of sports medicine
J’aimerais donc aborder le sujet des micronutriments, c’est-à-dire, ces substances nutritionnelles essentielles à la vie, mais dont l’apport peut être aussi peu que quelques microgrammes par jour. Malgré la petite quantité dont nous avons besoin, elles sont essentielles à l’obtention et au maintien d’une santé optimale.
Introduction aux vitamines
Le mot vitamine nous provient des mots « vital » et « amine » parce que celles-ci sont nécessaires à la vie (vital) et que les chercheurs pensaient initialement que celles-ci étaient toutes de base aminée (amine). Il existe deux types de vitamines : les liposolubles (qui sont solubles ou qui se mélangent avec les gras) et les hydrosolubles (celles qui sont solubles ou se mélangent avec de l’eau).
Malgré le fait que ces substances sont requises qu’en très petites quantités, elles sont essentielles à tous les processus biochimiques impliqués dans la production d’énergie ainsi que dans la formation, la protection et la réparation de tous les tissus du corps.
Si les protéines, lipides et glucides peuvent être comparés au carburant d’une auto, les vitamines quant à elles sont des bougies d’allumage. Pas de bougie, pas de combustion. Elles sont en effet « vitales ».
Malheureusement, lorsqu’il est question de vitamines, la majorité des gens ont tendance à penser aux vitamines les plus populaires et les mieux connues, telles que la vitamine C et la vitamine D. Un fait important à noter, elles sont toutes aussi importantes les unes que les autres.
Vous noterez que les vitamines ont deux types de noms. Dans un premier temps, elles sont connues par une lettre. Il y a la vitamine A, les vitamines B (il y en a plus qu’une), les vitamines C et E et ainsi de suite. Dans un deuxième temps les vitamines ont aussi leur nom technique. La vitamine B3 par exemple se nomme aussi acide nicotinique, niacine ou niacinamide.
La variation des noms d’une même vitamine est due aux faits qu’elle peut avoir différentes formes chimiques. Et tout en conservant son champ d’activité principal, une vitamine peut avoir de légères différences d’action selon la forme spécifique. Compliqué, me direz-vous ? Seulement au début, car on s’habitue rapidement !
Un peu d’histoire
L’étude des vitamines dans le but d’en découvrir les bienfaits a une longue histoire, débutant selon certains, avec l’Égypte ancienne. J’aimerais ici me limiter à mentionner quelques points historiques d’intérêt plus récent.
L’introduction de la méthode scientifique dans l’évaluation de la valeur nutritive des aliments semble coïncider avec le travail d’un scientifique français du 19e siècle, François Magendie (1783 – 1855). Il a été le premier à se demander si les aliments ne contenant pas de protéines pouvaient être considérés comme étant nutritifs.
En effet, le régime alimentaire de l’élite de la société consistait surtout en aliments carnés tels que la volaille, les viandes et les poissons. Le peuple quant à lui, incapable de se payer le luxe d’avoir des viandes à chaque repas, semblait néanmoins survivre.
La question était donc à savoir ce qu’il y avait dans les aliments non carnés qui pouvaient aider à maintenir ces gens en vie. En 1906, Frederick Gowland Hopkins énonça ce qui a été baptisé plus tard : la « théorie de la vitamine ».
Durant une conférence à Londres, Hopkins nota que « aucun animal ne peut vivre avec un mélange de protéines pures, de gras et de glucides. Même lorsque le matériel inorganique (minéraux et oligo-éléments) est fourni, ceux-ci ne peuvent se développer.» Hopkins a donc reconnu qu’il y avait quelque chose dans les aliments, en plus des éléments nutritifs déjà connus, qui étaient nécessaires à la vie, soit les vitamines.
Avec le temps, des chercheurs ont pu identifier ces substances alimentaires qui, n’étant pas les nutriments connus, étaient néanmoins nécessaires à une vie saine. La recherche des effets des vitamines, des minéraux et des oligo-éléments continue jusqu’à nos jours a permis notamment de déterminer l’importance des acides gras essentiels aussi bien que celle de la vitamine D.
Les découvertes faites durant les cent dernières années ont été telles qu’elles ont pu assurer à la théorie des germes un compétiteur dans la théorie des carences nutritionnelles.
En effet, si avec Pasteur on a découvert que maintes maladies étaient causées par des micro-organismes (Ndlr : la théorie des germes propose que de nombreuses maladies sont causées par des micro-organismes. Cette théorie a été validée à la fin du 19e siècle et constitue désormais un élément fondamental de la médecine moderne. Elle a conduit à d’importantes innovations comme la pratique de l’hygiène préventive et l’invention des antiobiotiques.), une autre théorie, celle de maladies causées par des carences nutritionnelles, incluant des carences en vitamines, a su s’imposer au même titre que la théorie de Pasteur.
Malheureusement, la théorie des germes prédomine encore dans notre système médical, laissant peu de place à la théorie de la carence nutritionnelle comme cause de la maladie. Nous y viendrons dans les prochains articles publiés sur lemust.ca