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Les édulcorants sont-ils bons pour la santé ?

Le sucre contribue à la texture, à la couleur et au goût des aliments. Qu’on le veuille ou non, il est indispensable en cuisine. De là, le désir de certaines personnes de le remplacer par des édulcorants. Mais ces substituts sont-ils réellement de bonnes alternatives ? Naturels ou artificiels, ils ne font pas l’unanimité, mais il faut regarder deux côtés de la médaille pour les juger.

QU’EST-CE QU’UN ÉDULCORANT?

Le terme « édulcorant » désigne une substance qui donne une saveur douce à un aliment. Il peut s’agir de sucre, de sirop de maïs, de miel, d’aspartame, de sucralose, de sorbitol, etc. On l’emploie toutefois plus souvent pour parler d’un ingrédient qui donne un goût sucré, mais qui fournit moins de calories que le sucre (ou pas du tout).

LES AVANTAGES DES ÉDULCORANTS

Les édulcorants comme l’aspartame et le sucralose ont un pouvoir sucrant jusqu’à 600 fois supérieur au sucre ordinaire. Ils ne procurent aucune calorie. Pourquoi ? Soit parce qu’une infime quantité suffit ou parce que notre corps ne les digère pas. Les polyols, ou sucres alcools, comme le sorbitol, le maltitol et le xylitol, ont pour leur part, un pouvoir sucrant très proches du sucre. Pourquoi sont-ils intéressants alors? Parce qu’ils procurent moins de calories et font moins augmenter la glycémie que ce dernier. Ils ne favorisent pas non plus la carie dentaire.

DANGEREUX POUR LA SANTÉ?

Il faut savoir qu’il existe plusieurs édulcorants de synthèse à travers le monde. Mais seuls ceux qui sont approuvés par Santé Canada peuvent traverser nos frontières. Pour recevoir une approbation, ils doivent avoir cumulé suffisamment de preuve de leur innocuité.

Santé Canada s’occupe également de fixer la dose journalière admissible (DJA) pour les différents édulcorants. Elle correspond à la quantité, par kilogramme de poids corporel, qu’une personne pourrait consommer quotidiennement toute sa vie durant, sans ressentir d’effets secondaires. Voyons un exemple pour l’aspartame. Un adulte de 70 kg (154 lb) pourrait consommer environ 18 cannettes de boisson gazeuse diète avant d’atteindre la DJA. Même s’il consomme plusieurs produits édulcorés à l’aspartame et qu’il cuisine avec Equal, il faut vraiment que l’aspartame soit omniprésent dans son assiette pour s’approcher de la DJA. Consommé modérément, il apparaît donc inoffensif.

EFFETS SECONDAIRES DE L’ASPARTAME

Néanmoins, des centaines de personnes se plaignent chaque année auprès de Santé Canada et de la Food and Drug Administration (FDA) des États-Unis au sujet de l’aspartame. Ils lui attribuent maux de tête, étourdissement, troubles de la vision, tremblements, fatigue chronique et bien d’autres maux. Or, selon les deux organismes, aucun lien de cause à effet n’a été établi. Même s’il existe une variabilité entre les individus, il y a un principe fondamental à ne pas oublier. C’est généralement la dose qui fait le poison.

L’ASPARTAME, CANCÉRIGÈNE?

Les experts ont évalué la littérature scientifique en 1980. Ils ont conclu qu’il n’était pas cancérigène. Régulièrement toutefois, des chercheurs reviennent sur la sellette. Ils affirment que ce substitut de sucre augmente les risques de cancer du cerveau. Chaque fois, leurs affirmations sont réfutées.

Si le statut de l’aspartame demeure controversé, celui de la saccharine et du cyclamate est clair et net. Attention, ce n’est pas positif ! Ces deux édulcorants sont interdits dans les aliments en raison de leur potentiel cancérigène. Ils peuvent uniquement être vendus comme édulcorants de table, car il y a ainsi moins de risque de surdose. Petit conseil : abstenez-vous d’en consommer.

LA MEILLEURE SOLUTION : DIMINUER SA CONSOMMATION DE SUCRE

Les substituts de sucre rendent peut-être service aux personnes qui veulent s’offrir des petites douceurs sans soucis. Ils ne sont pas « santé » pour autant. Ils contribuent à entretenir notre attrait pour le goût sucré. Ils se trouvent généralement dans des aliments dont la valeur nutritive est discutable. Utiles les édulcorants? Parfois. Indispensables? Surtout pas !

D’un autre côté, même si certains sucres comme le miel ou le sirop d’érable contiennent davantage de vitamines et de minéraux, ce n’est pas une contribution importante dans le cadre général de l’alimentation. Du sucre, c’est du sucre, et la meilleure option serait plus d’en consommer avec modération.