«Manger est un plaisir social, c’est naturel, et c’est souvent un dilemne», a analysé Judikaela Auffredou d’Havas Montréal, une agence de publicité qui se spécialise en marketing, numérique et communication.
Devant quelque 200 personnes qui s’étaient déplacées à l’occasion d’une Journée Marketing et alimentation organisée par Infopresse, elle est revenue sur une étude réalisée en février 2016 par l’entreprise auprès de 12 000 personnes de 37 pays , sur les préoccupations des gens en alimentation. Voici 6 constats via 6 hashtags qui se dégagent de cette étude et qui concernent particulièrement le Canada. | Par Charline-Ève Pilon
1- #wtf: On vit dans un monde d’insécurité économique, politique et aussi alimentaire. Les gens ont développé une angoisse à propos de ce qu’ils retrouvent dans leur assiette. Ils veulent s’assurer que ce sont bien des boulettes de boeuf qu’ils mangent comme ils ont commandé et non pas des boulettes de cheval! 70% des Canadiens pensent que l’alimentation est la plus grande menace pour notre planète (entre autres au niveau de l’utilisation des ressources et de l’agriculture). Et ils ont une grande préoccupation quant à leur alimentation.
2- #healthy: Tout le monde cherche à manger santé alors qu’il y a beaucoup de courants contradictoires. Toutefois, selon l’étude 80% des Canadiens considèrent que l’alimentation est le facteur clé pour être en bonne santé. « Il faudrait contraindre l’humain à avoir une alimentation stricte pour y arriver parfaitement, explique la conférencière. Ainsi, l’alimentation reste l’un des domaines où on a le plus l’impression de mentir sur soi-même. Donc ça reste compliqué de manger santé! »
3- #local: Cet aspect reste très important pour les consommateurs. La manière dont on mange est à l’image de la façon dont on soutien l’économie locale, analyse Mme Auffredou. « On souhaite à avoir bonne conscience, à porter l’écusson de notre communauté à travers ce que l’on achète comme aliments, précise l’oratrice. Par exemple, au Québec, il y a une culture culinaire locale qui défend notamment les fruits et légumes d’ici. » Il reste que 52% des Canadiens pensent que le fast-food a fait disparaître la culture culinaire locale.
4- #friends: Partager les repas avec des proches fait partie de l’expérience culinaire. On prend moins de temps pour cuisiner, mais on en consacre davantage à partager ces aliments avec des gens. « Ce sont des moments importants d’échange et de socialisation. On dit que si un enfant ne manque pas de nourriture, mais n’a pas eu d’affection, il risque d’avoir plus de problème plus tard qu’un enfant qui a manqué de nourriture mais qui a eu beaucoup d’affection. Ça donne une idée de l’importance des relations humaines, même encore aujourd’hui.» Ainsi, 79% des Canadiens pensent qu’il est important de socialiser sur l’heure du midi plutôt que de manger devant leur ordinateur.
5- #hiit: (High intensity intervals training): On veut tout faire de plus en plus vite et on cherche l’efficacité dans tout ce qu’on fait. Ainsi, l’apport des superaliments devient important pour 34% des Canadiens qui souhaitent les introduire dans leur alimentation. « On cherche la petite chose qui nous permettra d’aller plus vite, plus loin, plus haut, note la conférencière. Tout ça, en gagnant du temps. Et c’est ce qu’on véhicule à travers ces aliments spécifiques.»
6- lifehack : Ou comment faire quelque chose d’extraordinaire avec rien. « Un bon exemple est le One pot, c’est-à-dire ce concept de tout mettre dans le même plat et de tout faire cuire en même temps pour un résultat magnifique. Pour ma part, ça ne donne jamais le résultat que j’ai vu en photo!» Tout le monde cherche à accèder à la tradition culinaire, mais on n’a plus 7 heures devant nous pour cuisiner des aliments. De ce fait, 62% des 18-34 ans considèrent que la culture bouffe dépasse de loin leur compétences culinaires.