La vitamine B6 est une vitamine hydrosoluble que l’on dit « essentielle », car l’organisme ne la fabrique pas de lui-même et ne peux pas l’emmagasiner. De cefait, le corps doit donc la puiser chaque jour dans les aliments dans lesquels elle est présente sous différentes formes, notamment dans les légumes, les bananes, les grains entiers, le germe de blé et la levure. | Dr Daniel-J. Crisafi
Identifié et isolé dans les années 30, la vitamine B6 (pyridoxal-5-phosphate ou P-5-P) joue un rôle dans plus de 100 enzymes. Impliquée dans le métabolisme des protéines, cette vitamine est aussi essentielle à la conversion du glycogène en glucose, une importante source d’énergie. Elle est aussi requise pour convertir les acides aminés en sucres, processus que l’on nomme néoglucogenèse. Le corps requiert la vitamine B6 pour synthétiser l’acide aminé tryptophane en sérotonine. Elle est aussi nécessaire pour la production de vitamine B3 . Plusieurs études ont aussi démontré qu’elle joue également un rôle dans le contrôle de la production d’œstrogènes.
Études et utilisation
Les deux grandes fonctions de la vitamine B6 impliquent le métabolisme du glucose et la formation de protéines. Mais, lorsqu’il est question de protéines, il n’est pas seulement question de tissu musculaire. En effet, nos anticorps, neurotransmetteurs, notre peau et nos os sont tous formés de protéines. Cela explique en grande partie le vaste éventail d’effets de la vitamine B6 comme ceux, d’ailleurs, de toutes les substances nutritionnelles qui agissent sur le métabolisme des protéines.
Elle est nécessaire à la formation des globules rouges ainsi que celle des anticorps, surtout les lymphocytes. Elle est de plus nécessaire à la santé du système nerveux. Elle est requise par exemple pour la formation de sérotonine, le neurotransmetteur dont la carence est impliquée dans l’insomnie, la perception de la douleur, la dépression et l’anxiété. D’autres neurotransmetteurs dépendent aussi la vitamine B6. Notons entre autres la dopamine, l’adrénaline et l’acide gamma aminobutyrique.
L’utilisation de vitamine B6 pour amoindrir les symptômes prémenstruels s’explique en partie par le fait que son métabolite se lie aux sites récepteurs d’hormone, dont l’œstrogène, réduisant ainsi les effets indésirables. Ceci peut expliquer que la prise adéquate de vitamine B6 est associée à une réduction du risque de cancers hormono-dépendants tels que celui du sein et de la prostate. Finalement, cette vitamine réduit le taux d’homocystéine, réduisant ainsi le risque accru athérosclérose.
Plusieurs chercheurs, dont le médecin américain Bernard Rimland, ont associé la carence en vitamine B6 à l’hyperactivité ainsi qu’au syndrome autistique. D’autres études ont surtout mis l’emphase sur les effets positifs de la pydidoxine sur les symptômes du syndrome prémenstruel.
Une consommation élevée de protéines et une consommation excessive et prolongée d’alcool en augmentent les besoins. Finalement, les personnes souffrant d’hypothyroïdie peuvent avoir de la difficulté à métaboliser la vitamine B6 adéquatement.