LE must

Lilianne Colpron
et une fière première moisson

Dans nos pains, il y a de la farine, de l’eau, du sel et de la levure. C’est simple! – Liliane Colpron, fondatrice de Première Moisson

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Liliane Colpron est une femme d’affaires et de convictions. Sa philosophie peut se résumer ainsi : produire des aliments vient avec une responsabilité face à la santé des gens et celle de la planète. Première Moisson n’a pas choisi un chemin facile pour respecter ses principes : la fraîcheur, la qualité et l’authenticité. Concrètement, les farines utilisées sont élaborées sans blanchiment ni traitement chimique à partir d’un assemblage de blés québécois issus de l’agriculture raisonnée. Un exemple à suivre ! | Par Marie-Josée Morin

 L’étincelle : La passion pour bien manger sainement

« Je crois que la vie nous mène là où elle le veut bien. Je me suis retrouvée dans une situation où il fallait que je choisisse ma voie et j’ai choisi l’alimentation parce que je suis passionnée de bonne bouffe. Le pain s’est imposé, c’est un aliment noble, un aliment de base depuis des siècles. Je me suis associée à un boulanger pour faire un meilleur pain que ce qui se faisait. »

Farines naturelles

« Ma volonté, c’était de faire des aliments sains. Pourtant, dans les boulangeries, on mettait des agents blanchissants et un produit chimique pour accélérer la production. Ce produit était déjà interdit en France parce que cancérigène. Je le savais, puisque mon partenaire boulanger était français et que je m’étais beaucoup inspirée des artisans de là-bas. Dans notre entreprise familiale, nous ne voulions pas de farine blanchie ni de produit chimique. Alors, nous faisions reposer nos farines trois semaines en entrepôt plutôt que d’y mettre un additif. Pour convaincre les grosses meuneries, ce fut une belle bataille, que nous avons gagnée. Nous étions tellement convaincus ! »

Les femmes

« Au début, faire des négociations pour les ventes de produits dans de grands hôtels, par exemple, ce n’était pas toujours évident. Je l’ai vécu, mais j’ai foncé et décidé de prendre ça comme une embûche parmi tant d’autres. Je suis devenue une femme d’affaires avisée et respectée. Mes enfants et moi formons désormais une équipe mixte bien rodée ! »

Le pain, un parfum de quartier

« J’adore le pain et je me fais un devoir de visiter les petites boulangeries pour goûter à ce qui se fait. Beaucoup de ces jeunes boulangers proviennent de Première Moisson. Ces petites boulangeries qui développent de bons produits font en sorte qu’il y a des locaux qui prennent la vocation de nourrir quotidiennement les gens. Le pain, c’est frais, ça sent bon et ça donne de la vie à un quartier. Il y a de beaux changements en alimentation au Québec. »

Une fierté

« Je suis fière d’avoir contribué à conscientiser les gens à la santé. Dans nos 23 boulangeries, nous avons toujours affiché la dimension santé de nos produits : faits avec des farines naturelles sans ingrédients ajoutés. Dans nos pains, il y a de la farine, de l’eau, du sel et de la levure, c’est simple ! »

Un rêve

« J’oriente ma vie vers le développement durable, c’est une continuité. Par exemple, au départ, il fallait faire venir le blé des provinces de l’Ouest. Maintenant, 300 agriculteurs d’ici participent à notre approvisionnement. Qui avait décidé qu’on ne cultivait plus de blé au Québec ? C’était une aberration. À plein de niveaux, nous pouvons questionner les façons de faire pour être plus local et durable. Mon rêve, c’est de multiplier les petits gestes qui font une différence. »

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